mercredi 8 juin 2011

Focus Artiste : Jean-Michel Othoniel



Peggy's Necklace - Jean-Michel Othoniel - Nuit Blanche 2006 - CMP
Privilégiant, par goût des métamorphoses, sublimations et transmutations, les matériaux aux propriétés réversibles, Jean-Michel Othoniel se fait d’abord remarquer par ses sculptures en soufre exposées à la Documenta de Cassel en 1992.
Il participe en 1994 à l’exposition "Féminin/Masculin" au Centre Pompidou : son installation My Beautiful Closet met en scène des danseurs filmés dans l’obscurité d’un placard. C’est à partir de 1993 que Jean-Michel Othoniel introduit le verre dans son travail et en expérimente les propriétés ; transformations, mutations de la matière et rites de passages d’un état à un autre font écho à un autre rite fondamental dans l’œuvre de l’artiste, celui du voyage et du souvenir.
La blessure est au cœur de son œuvre ; en 1997, il crée Le Collier Cicatrice, petit collier de verre rouge qu’il offre à qui veut le porter avec fierté. En 1996, il suspend des colliers de géants dans les bambous du jardin de la Villa Médicis, puis aux arbres du jardin vénitien de la Collection Peggy Guggenheim (1997), ainsi qu’à l’Alhambra et au Generalife, à Grenade (1999). Ses œuvres, sortes de fruits défendus, vivent et s’intègrent au paysage, aux feuillages, comme autant d’excroissances organiques absorbant l’ombre et diffractant la lumière.
En 2000, un siècle après Hector Guimard, il transforme la station de métro parisienne, Palais Royal-Musée du Louvre, en Kiosque des noctambules ; deux couronnes de verre et d’aluminium dissimulent un banc destiné aux rencontres fortuites dans la ville endormie.
En 2003, à l’occasion de l’exposition "Crystal Palace" à la Fondation Cartier à Paris et au MOCA de Miami, il fait réaliser à Venise et au Centre international du Verre à Marseille (Cirva) des formes de verre soufflé, destinées à devenir d’énigmatiques sculptures, entre bijoux, architectures et objets érotiques.
En décembre 2004, Le Petit Théâtre de Peau d’Âne (collection Centre Pompidou, Musée national d'art moderne depuis 2008) est présenté sur la scène du Théâtre de la Ville de Rochefort puis au Théâtre du Châtelet à Paris. C’est une installation composée de quatre dressoirs de bois laqué, de trente-cinq maquettes en verre filé, d’autant de globes et d’énormes vertugadins brodés d’or et de paillettes. L’artiste, qui a retrouvé dans la maison de Pierre Loti les petites marionnettes fragiles de l’enfance du célèbre écrivain français, leur offre ici son œuvre comme décor.
La même année, Jean-Michel Othoniel investit les spectaculaires salles mésopotamiennes du Musée du Louvre dans le cadre de l’exposition "Contrepoint". Ses sculptures monumentales de verre et d’aluminium, réalisées spécialement pour l’histoire des lieux, prennent là une dimension calme et intemporelle. La grande Rivière Blanche aux perles constellées de pointes de seins a été acquise par le Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 2004.
À l’occasion de Art Unlimited 2005, Jean-Michel Othoniel expose Le Bateau de Larmes dans le bassin situé devant l’entrée de la foire de Bâle. L’artiste, dont le travail lie souvent l’intime au politique, a récupéré et utilisé une barque abandonnée par des boat people cubains sur les plages de Miami. Une couronne, des chaînes et des colliers, tous de verre coloré, se transforment en leurs extrémités en d’énormes larmes de cristal limpide. La sculpture flotte sur l’eau tel un vaisseau fantôme chargé de larmes de souffrance et de larmes de joie, débordant de souvenirs et couvert d’ornements festifs.
C’est en 2006 que Jean-Michel Othoniel propose Peggy’s Necklace, un monumental collier de verre bleu sur la façade de la Collection Peggy Guggenheim à Venise. En 2008 et 2009, il expose à la Galerie Perrotin à Paris, chez Sikkema Jenkins & Co à New York ainsi qu'à la Galerie Karsten Greve de Cologne et St Moritz.
L’artiste, qui a progressivement inventé un monde de liberté ultime et d’acceptation du réversible qui caractérise sa personnalité et dont la création est multiple : dessins, sculptures, photographies, écrits, chorégraphies ou vidéos - autant d’œuvres épurées chargées de poésie et d’érotisme -, prépare sa première rétrospective qui aura lieu au Centre Pompidou en mars 2011. Elle sera suivie d'une itinérance au Japon, en Corée et aux Etats-Unis.
Site de l'artiste: http://www.othoniel.fr/
"Black is beautiful""2003

Jean-Michel Othoniel, série Bannière, le Cortège endormi.

Les lacets bleus, 2009Verre miroité, inox poli miroir, acier. 250 X 130 X 270 cmCollection privée© Jean-Michel Othoniel/Adagp, Paris 2010.Courtesy Galerie Perrotin, ParisPhoto : Guillaume Ziccarelli

"Le Confident" 2007 Murano glass, aluminum, steel / Verre de Murano, aluminium, acier 9.10 feet x 13.1 feet x 48 inches / 300 x 400 x 122 cm unique - Collection Permanent installation for Nice's streetcar

"Le Noeud de Lacan" (2009). Verre miroité, métal; 150 x 135 x 50 cm.
Jean-Michel Othoniel, “Rivière blanche”, 2004. Verre opaque de Murano et structure rigide en aluminium. Dim. : 320 x 150 x 50 cm.

Jean-Michel Othoniel | Photo Vincent Capman

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