Petit hommage à Andrée Putman, icone du design, qui nous a quitté le 19 janvier 2013...

"La designer Andrée Putman est morte à Paris, le 19 janvier, à l’âge de 87 ans.

Née en 1925, Andrée Putman avait d'abord entamé une carrière musicale recevant le premier prix d'harmonie au Conservatoire de Paris, à l'âge de 19 ans. Abandonnant rapidement cette orientation, elle devient coursière pour les revues Elle, Femina et l'OEil, période durant laquelle elle commence à collectionner des oeuvres d'art.

En 1958, elle devient styliste pour la chaine de magasins Prisunic, puis, elle intègre l'agence de communication Mafia fondée par Maïmé Arnodin et Denise Fayolle. En 1971, Didier Grumbach, qui a fondé l'enseigne Créateurs et Industriels, premier concept store français, met Andrée Putman à la tête de la direction artistique. Elle fonde en 1978, son agence de design et d'édition Ecart, qui réédite des meubles et des objets Art Déco.

Elle a obtenu de nombreuses commandes et a réalisé l'aménagement intérieur du CAPC musée d'art contemporain de Bordeaux, créé l'intérieur de l'hôtel du Lac à Kobé au Japon, réaménagé l'hôtel Morgans à New York où elle a employé, pour la première fois, le carrelage en damier noir et blanc, sa marque de fabrique. On lui doit également la cabine du Concorde et les loges du Stade de France.

En 1997, sa société Ecart a fermé et a laissé place à l'Agence Andrée Putman, dirigée, depuis 2007, par sa fille Olivia Putman. La mairie de Paris lui a rendu hommage en 2010, lors d'une exposition « Andrée Putman, ambassadrice du style », retraçant sa carrière. "

"Elle a laissé son empreinte sur les années 80 et définitivement marqué l’histoire du design et de la décoration. À près de 85 ans, Andrée Putman inaugure la première rétrospective qui lui soit consacrée en France.

Une leçon de style. Andrée Putman est à l'image de sa signature : aérienne, abstraite et graphique. Au faîte de sa gloire, dans les années 8o, on la croisait le jour dans les vernissages huppés comme dans des ateliers perdus en banlieue, et la nuit dans les fêtes du Palace. Une silhouette inoubliable, droite comme un I, noire et blanche, hiératique, androgyne, visage triangulaire et pâle strié d'une bouche spirituelle toujours vermillon, éternellement impeccable. Cette vision glacée de magazine, intimidante, se révèle être dans la vie quotidienne une femme délicieuse et curieuse d'autrui. Un oeil strict mais qui recherche l'émotion. Aujourd'hui, à quatre-vingt-cinq ans, elle vit en retrait, mais son personnage est resté le même. À la fois tête chercheuse, conseillère de tendances, styliste. Spécialiste de la mise à nu, elle transfigure les lieux, leur donne du chien grâce à cette « touche Putman » intemporelle. Née en 1925, Andrée Aynard-Putman par son mariage-s'entêtera toute sa vie à retrouver les émotions de son enfance. Élevée au coeur de Saint-Germain-des-Prés, elle se construit entre un père mélancolique et érudit et une mère artiste, pianiste de talent mais qui ne s'épanouira pas."

Sources : Connaissance des Arts